Amélioration de la santé animale et contrôle des médicaments vétérinaires

COMPOSANTE 1 : AMÉLIORATION DE LA SANTÉ ANIMALE ET CONTRÔLE DES MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

2.4 L’objectif de cette composante est l’amélioration de la santé animale et le contrôle des médicaments vétérinaires à travers une contribution à l’éradication de la Peste des Petits Ruminants (PPR), le contrôle de la Péripneumonie Contagieuse Bovine et le renforcement des capacités et de l’efficacité des services vétérinaires publics et privés. Elle sera mise en œuvre travers trois sous-composantes suivantes : (i) Renforcement des capacités des services vétérinaires ; (ii) Appui à la surveillance et au contrôle harmonisé des maladies prioritaires ; et (iii) Appui au contrôle des médicaments vétérinaires.

Sous-Composante 1.1 : Renforcement des capacités des services vétérinaires nationaux

2.5 Formation : Dans le cadre du renforcement des capacités des services vétérinaires, un plan de formation avait été élaboré en 2010 avec l’appui de la coopération française. Le PRAPS I a formé à travers l’OIE, trois cadres de la DNSV et de la DRH en élaboration de plan de formation. Ces trois cadres étaient censés prendre en mains l’actualisation du plan existant. Le PRAPS II poursuivra leur accompagnement jusqu’à la validation du document final de plan de formation. Plus spécifiquement, le PRAPS II financera la formation de 31 docteurs vétérinaires dont au moins 30% de femmes afin d’augmenter le nombre de cadre dans le domaine de la santé animale. Les postulants seront choisis sur la base d’un appel à candidature dans les médias. Les dossiers seront analysés pour le choix définitif des candidats par une commission interministérielle comprenant les ministères en charge de l’élevage (Conseiller, DRH, UCP), de l’emploi, de la fonction publique, de l’enseignement supérieur, etc. Les modalités de sélection et de financement des formations diplômantes sont détaillées en Annexe 6. L’installation des 31 docteurs vétérinaires va permettre de renforcer le maillage des Vétérinaires Titulaires du Mandat Sanitaire (VTMS). Toujours dans le cadre de la formation, le PRAPS II financera la formation spécialisée de 06 agents de la DNSV dont deux femmes dans différents domaines prioritaires pour la DNSV tels que la santé publique vétérinaire ou l’épidémiologie pour remplacer les spécialistes partants à la retraite au cours des cinq prochaines années. Il financera aussi la formation continue de 130 agents des services vétérinaires publics et privés dont 30% de femmes à raison de 30 agents formés les deux premières années et de 20 par an les trois ans qui suivent. Cette formation concernera l’analyse des risques, l’épidémiologie, la surveillance épidémiologique, les techniques de diagnostic, le contrôle de qualité des denrées alimentaires d’origine animale, le contrôle des qualités sanitaires et commerciales des aliments destinés à l’alimentation des animaux et le contrôle de qualité des médicaments vétérinaires. Les formations seront réalisées en priorité et en majorité par les établissements nationaux ayant reçu l’agrément de l’État, ce qui permettra de réduire les coûts par rapport à des formations qui seraient suivies à l’étranger. Il est prévu un suivi des formations par l’UCP et le Ministère en charge de l’élevage pour s’assurer du bon déroulement. En partenariat avec le ministère de tutelle, le projet appuiera six écoles professionnelles comme IPR/IFRA, USTTB, ESAP, CFPE, Université de Ségou et DELTA-C, dans l’élaboration des curricula conformes aux normes et standards internationaux. Enfin, toujours dans le souci de parfaire la couverture vaccinale et d’assurer un service de proximité, de qualité le projet formera 180 auxiliaires vétérinaires dont 30% de femmes.

2.6 Afin d’adapter la formation aux préoccupations de terrain, tout au long de la mise en œuvre des activités, PRAPS II organisera des sessions de formation continue spécifiques en fonction des besoins des populations et de l’émergence des certaines maladies. Pour ce faire le contenu de la mallette pédagogique de santé animale (Manuel à usage du personnel de santé animale, Fiche des maladies animales prioritaires, Kit pédagogique) élaborée par le PRAPS I sera mis à profit. La formation concernera les agents des services vétérinaires, des VTMS et des laboratoires à raison de deux sessions par an et 25 agents par session dont 30% de femmes soit 300 agents formés dont 90 femmes. Ces sessions seront tenues dans les capitales régionales. Enfin, le PRAPS II va organiser des sessions de renforcement des capacités des laboratoires de Kayes et de Goa et leur mise en relation avec le LCV. Le PRAPS assurera la formation continue des agents sur l’outil KOBOTOOLBOX afin de collecter, traiter les données et produire des messages d’information et de sensibilisation des parties prenantes de la santé animale. En plus, le projet formera les agents des services vétérinaires et des laboratoires sur le contrôle des médicaments vétérinaires (la pratique du contrôle, les textes CEDEAO/UEMOA, etc.), avec un recyclage chaque année. Afin de s’assurer de la qualité et des effets des formations, le PRAPS II réalisera une étude d’évaluation des formations financées par le PRAPS 2 en année 5 dont les résultats serviront au ministère pour le choix des priorités de formation.

2.7 Infrastructures : Le projet financera la construction de 27 postes vétérinaires ou postes frontaliers, la réhabilitation de 11 postes vétérinaires ou postes frontaliers, la réhabilitation de 10 secteurs vétérinaires. Il financera la construction de deux directions régionales des services vétérinaires (Koutiala et de Nioro du Sahel deux nouvelles régions). Il financera aussi la construction de 25 parcs de vaccination avec latrine et abri pour vaccin dont les sites seront identifiés de la façon suivante : (i) huit (08) sur l’axe de transhumance Nampalari-Diema-Kayes (vers Mauritanie/Sénégal/Guinée) – Keniéba-Kita ; (ii) dix (10) sur l’axe de transhumance Niafunké (Tombouctou), In-Tillit (Gao)-Mopti-Ségou-Bougouni-Sikasso-Koutiala-Yorosso/Burkina/RCI/Guinée ; et iii) sept (07) sur l’axe de transhumance Gao-Ménaka vers le Niger ou le Burkina Faso. Les sites de toutes ses infrastructures seront prioritairement identifiés par la DNSV sur les axes de transhumance et feront l’objet d’une évaluation environnementale et sociale conformément aux exigences des PGES et CPRP. En plus, PRAPS II réalisera des latrines dans 60 parcs de vaccinations construits par le PRAPS II et financera la construction de couloirs de vaccination dans les rampes d’embarquement de 25 marchés à bétail construits ou réhabilités par PRAPS I. Il réalisera deux magasins de stockage pour renforcer les capacités de stockage des échantillons, et des consommables et réactifs du LCV et du LVG. Dans le cadre du renforcement des capacités des laboratoires régionaux (Gao, Kayes), le projet procédera à l’évaluation des besoins et travaillera à mettre en réseau les laboratoires régionaux avec le LCV. Avant la réalisation de chaque infrastructure, le projet réalisera : i) l’ingénierie sociale pour le choix, le suivi et la gestion à travers des ONG ; ii) les sauvegardes environnementales et sociales et VBG ; iii) la supervision et le contrôle des réalisations à travers des prestataires ; iv) le suivi de la réalisation par les acteurs locaux, nationaux ; v) la réception provisoire ; vi) la réception définitive ; vii) le transfert de propriété. Le projet financera aussi la construction de deux (2) magasins de stockage de consommables de laboratoire et la réhabilitation de la chambre froide du LCV.

2.8 Equipements : Le projet financera l’acquisition d’équipements nécessaires pour les missions essentielles des services vétérinaires. Il s’agit de matériels roulants (véhicules et motos), de matériels techniques (équipements de froid, de vaccination, de prélèvements) ainsi que du matériel bureautique et informatique. Plus spécifiquement, le projet assurera le financement et la fourniture de neuf (9) véhicules destinés à la (4) DNSV, (1) LCV, (1) CNASA, LVG, (1) OVM et (1) UCP, 40 motos dont 25 à la DNSV et 15 aux VTMS) et 6 pinasses pour les services vétérinaires des zones inondées. Le projet financera également l’acquisition de matériels de froid pour les services vétérinaires et VTMS. Il s’agit de 60 congélateurs solaires et 60 glacières. Le projet paiera 50 trousses vétérinaires pour les services vétérinaires et les VTMS. Dans le cadre du marquage des animaux pour l’efficience de la vaccination, le projet va acquérir 500 pinces à marquer avec l’ancre. Le projet va acquérir de 20 matériels bureautiques et 30 équipements informatiques pour les services vétérinaires et l’OVM, l’acquisition de 100 smartphones pour la collecte des données pour KOBOTOOLBOX. Dans le cadre renforcement des capacités de stockages et de sécurisation des échantillons, le projet financera, pour le compte des laboratoires de mycoplasmes du LCV20. Il financera également l’acquisition de réactifs et petits équipements pour les laboratoires d’analyse (PPR/ PPCB en priorité) du LCV, LVG et LVK.

20 : 32 panneaux et 32 batteries solaires, deux (2) centrifugeuses, un (1) lecteur ELISA et deux (2) congélateurs

D’autres projets ont financé la formation des docteurs vétérinaires, le PRAPS II appuiera l’installation de 31 docteurs vétérinaires dont 11 ont été formés par le PRAPS I, 09 par le PADELM et 11 par d’autres projets. Cet appui consistera au financement de leur équipement en 31 réfrigérateurs, 31 congélateurs, 31 containers, 61 glacières, 31 trousses vétérinaires, 61 moyens de locomotion (motos) et 31 bureautiques. Ils bénéficieront chacun d’un lot de médicaments acquis par le projet sous forme de dépôt pharmaceutique initial.

Sous composante 1.2 : Soutien à la surveillance et au contrôle harmonisé des maladies animales prioritaires

2.9 Mise en œuvre des plans nationaux stratégiques d’éradication de la PPR et de contrôle de la PPCB : Le projet appuiera l’actualisation régulière des Plans nationaux stratégiques (PNS) d’éradication de la PPR et de contrôle de la PPCB, établi dans le cadre du PRAPS I. Une étude d’évaluation annuelle de la mise en œuvre des PNS sera faite. Aussi il réalisera des programmes de formation et de sensibilisation des bénéficiaires en reconnaissance, rapportage des maladies cibles. En plus, il appuiera la DNSV dans le suivi de la qualité des vaccins et de l’antibiorésistance dans les abattoirs. Le plan et la programmation indiqueront clairement les répartitions budgétaires entre les programmes, les projets (PRAPS II, REDISSE, CICR, etc.) et le gouvernement. Le projet appuiera la DNSV dans le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des PNS PPR et PPCB. Tout au long de l’année PRAPS II appuiera la DNSV pour l’information et la sensibilisation des pasteurs et agropasteurs sur les objectifs des PNS PPR et PPCB.

2.10 Organisation de campagnes nationales de vaccination contre les maladies animales prioritaires (PPR et PPCB) : Le projet soutiendra en partenariat avec les autres structures d’appuis prioritairement les campagnes annuelles de vaccination contre la PPR et la PPCB dont les objectifs respectifs sont l’éradication et le contrôle. Pour cela, il financera l’acquisition des vaccins PPR et PPCB au taux de 30 F CFA la dose, conformément au planning annuel PNS PPR et PPCB et des engagements des autres partenaires. Soit 101 000 000 de doses pour la PPR et 63 500 000 de doses pour la PPCB durant la vie du projet. Il financera aussi la dotation en carburant des chefs de poste et des VTMS. Le coût de vaccination contre la PPR est de 80 F CFA par tête dont 50 FCFA payés par l’éleveur au vaccinateur et 30 FCFA représentant le coût d’acquisition du vaccin pris en charge par le projet. Pour la PPCB, l’éleveur paiera 100 FCFA/tête vaccinée, le vaccin étant acquis à 30 F CFA aussi par le projet. Le projet appuiera : (i) l’organisation d’actions de sensibilisation à travers la mise en place et l’appui à des plateformes de sensibilisation, organisation et suivi des campagnes de vaccination et le renforcement de l’implication des éleveurs (conception/diffusion des messages de communication / sensibilisation, renforcement des capacités des OP) ; (ii) l’organisation et le suivi des campagnes de vaccination (fonctionnement des campagnes de vaccination, renforcement des capacités techniques des SV, missions de supervision DNSV et de bilan des campagnes). Chaque année, le projet assurera l’actualisation du dispositif et du fonctionnement du mécanisme garantissant la disponibilité du vaccin sur la base des résultats de la campagne et des prévisions pour la campagne à venir.

2.11 Le projet soutiendra également la vaccination contre d’autres pathologies animales prioritaires (ex. fièvre aphteuse, fièvre de la vallée du Rift etc.). Il appuiera les laboratoires vétérinaires et la DNSV pour le suivi de la qualité des vaccins.

2.12 Surveillance épidémiologique des maladies prioritaires : Le projet, en complémentarité des autres projets concernés, notamment le projet REDISSE III, appuiera le renforcement des capacités des réseaux nationaux de surveillance des maladies animales prioritaires à travers la mise en place du dispositif/réseau d’épidemiosurveillance (dispositif d’intervention rapide, fonctionnement du RES, renforcement des capacités techniques du RES, supervision du RES). Il soutiendra notamment les campagnes de prélèvements et d’analyses destinées à évaluer l’évolution du statut sérologique (efficacité des campagnes de vaccination) du pays au regard de la PPR et de la PPCB. Plus spécifiquement, le projet financera la réalisation du seromonitoring (enquêtes de seromonitoring PPR et PPCB), les interventions rapides dans les foyers de maladies.

Sous composante 1.3 : Soutien au contrôle des médicaments vétérinaires

2.13 Contrôle des médicaments vétérinaires : Le projet appuiera l’élaboration, la validation et la diffusion du PNS de contrôle des médicaments vétérinaires (vaccins et médicaments chimiques) et sa mise en œuvre. Il soutiendra l’organisation de campagnes régulières de sensibilisation des professionnels du médicament vétérinaire (importateurs, producteurs, distributeurs) et des pasteurs, agropasteurs et groupes de femmes, ainsi que l’opérationnalisation du système de contrôle mis en place au niveau de la DNSV sous l’égide de l’UEMOA, la définition et la mise en œuvre du plan de contrôle. Le contrôle concernera, les cabinets vétérinaires, les industries pharmaceutiques et les représentations locales des grossistes au nombre de 366 et la réglementation prône 4 inspections par an. Pour arriver cette norme le projet utilisera l’année une à la mise à niveau des acteurs puis, surviendra la première visite en année 2 (une visite par an), année 3 (trois visites par an), année 4 (3 visites par an) et année 5 et 6 (quatre visites par an).

2.14 Lutte contre l’antibiorésistance : Le projet appuiera la mise en œuvre du plan national d’action de lutte contre la résistance antimicrobienne 2019-2023. Ce plan a été élaboré et validé sous l’égide du Ministère de la santé et des affaires sociales. Son but est de mettre en place un système national de gestion de la résistance aux antimicrobiens basé sur l’approche ‘‘ Une seule santé ’’ pour améliorer les indicateurs de règlement sanitaire international. En particulier, le projet appuiera les campagnes de sensibilisation des pasteurs et agropasteurs sur le bon usage des antimicrobiens et les risques encourus, pour la santé humaine et la santé animale. Il soutiendra l’élaboration et la réalisation de plans de surveillance dans les troupeaux et dans les abattoirs et sur les aires d’abattage, le renforcement des capacités des laboratoires d’analyse, pour évaluer l’importance du phénomène dans le pays, recommander et soutenir les actions de lutte.

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