COMPOSANTE 2 : GESTION ET GOUVERNANCE DURABLES DES PAYSAGES
2.15 La composante 2 vise à mieux réguler l’accès aux ressources naturelles, assurer leur sécurisation, renforcer une gestion durable des ressources pastorales pour ainsi prévenir les tensions sociales/conflits fonciers et les crises pastorales. La sécurisation des ressources pastorales et leur accès aux pasteurs et agropasteurs, l’accroissement de la production fourragère sont cruciales lors des grandes crises pastorales mais également en année normale afin de faciliter non seulement la reconstitution du cheptel mais aussi de retarder la descente des troupeaux vers le Sud et aussi dans la vallée du fleuve. Elle s’articule autour des trois sous-composantes suivantes : (i) Sécurisation de l’accès aux ressources naturelles et gestion durable des paysages ; (ii) Gestion durable des infrastructures d’accès à l’eau ; et (iii) Production fourragère et aliments du bétail.
Sous-composante 2.1. : Accès aux ressources Naturelles et gestion durable des paysages
2.16 Développement et mise en œuvre de stratégies multisectorielles de gestion durable et sécurisée des ressources pastorales : En collaboration avec les ministères techniques concernés, les associations de producteurs et les organisations de professionnelles, le projet appuiera l’évaluation et, au besoin, l’actualisation du cadre réglementaire national de gestion et de sécurisation durable des ressources pastorales, notamment le décret portant Charte pastorale en République du Mali et la Stratégie nationale d’hydraulique pastorale. A cet effet, les services de bureaux d’études seront requis. Ce travail sera basé sur l’évaluation du Décret portant Charte Pastorale en République du Mali et sur les termes de référence des études complémentaires de la Stratégie nationale d’hydraulique pastorale en faveur des pasteurs et agropasteurs y compris les femmes. L’examen des rapports provisoires de chacune des études se fera dans le cadre d’un atelier de partage et de validation.
2.17 Le projet appuiera la traduction et la diffusion dans les langues nationales des parties essentielles de 10 textes législatifs et règlementaires de gestion des ressources naturelles à raison de deux textes par an sur des supports facilement accessibles aux acteurs (affiches, dépliants, plaquettes, livrets, microprogrammes audio et vidéo) Il s’agit, entre autres, de la loi et du décret portant Charte pastorale, du décret sur la transhumance, des textes communautaires sur la transhumance transfrontalière, du Foncier rural, des parties du Code forestier relatives à l’exploitation des ressources naturelles à des fins pastorales, des textes sur l’hydraulique. La diffusion se fera à travers les canaux (télé, radios, supports papier, site web). L’utilisation du site web permettra aux pasteurs de pouvoir télécharger directement des sons et des vidéos avec leurs téléphones ANDROID et les visionner ou les écouter. Les langues à utiliser seront le français, le Bamanankan, le peulh, le sonrhaï, le soninké, le sénoufo, le tamashek, le dogon. Il faut signaler que la DNPIA avec l’appui de différents partenaires et aussi d’autres ONG ont procédé dans les années antérieures à la traduction en langues nationales des textes sur la charte pastorale sous forme de livret. Mais ce format n’est pas accessible aux communs des pasteurs et agro-pasteurs du fait qu’ils ne sont pas alphabétisés pour la plupart.
2.18 Pour la sélection et l’amélioration de la bonne gestion des infrastructures et aménagements pastoraux, le projet se référera à la zone de ciblage géographique définie par la zone d’influence des principaux axes de transhumance et de commercialisation retenus dans le cadre de PRAPS II. La zone de ciblage a été déterminée à l’issue de l’étude de la cartographie des corridors de transhumance, des axes commerciaux et des sites des infrastructures, commanditée par l’URC-PRAPS/CILSS. Cette étude a permis d’inventorier et de géo localiser dans la zone d’influence de ces corridors (transhumance et de commerce du bétail) toutes les infrastructures/équipements pastoraux et leur état (points d’eau, aires de stationnement, zones pastorales/aires de pâture, postes de santé vétérinaires, parcs de vaccination, marchés à Bétail, abattoirs/aires d’abattages, quais d’embarquement, aires de repos/gites d’étapes, magasins d’aliments de bétail, etc.) et les infrastructures socio-économiques de base (écoles, centres de santé, caisses d’épargne et de crédit etc.). Le projet appuiera l’élaboration et/ou l’actualisation de 40 schémas communaux de gestion des ressources pastorales dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Tombouctou. Ces schémas communaux seront élaborés par les collectivités concernées avec l’appui du projet et ses partenaires, à raison de dix par an dans les quatre premières années. Le projet s’intéressera aux zones à vocation pastorale et appuiera les communes à la mise en œuvre des plans d’actions/plans de gestion des ressources pastorales. Les principales phases et étapes d’élaboration d’un schéma communal de gestion des ressources pastorales d’une commune pourraient être les suivantes (adaptation aux principes du schéma d’aménagement du territoire) :
- Phase préparatoire : revue documentaire et préparation des outils de collecte et d’analyse ; formation des membres des équipes d’animation de terrain.
- Phase terrain : information et sensibilisation sur les enjeux et techniques d’élaboration du schéma communal de gestion des ressources pastorales au niveau cercle et commune : établir le bilan – diagnostic de la commune ; traiter de la problématique de l’aménagement des pâturages et du développement communal, du rôle du pastoralisme ; établir les grandes orientations d’aménagement et de développement pastoral de la commune ; élaborer le schéma de structures par commune à une échelle convenable à l’étendue du terroir ; et proposer des actions prioritaires.
- Phase élaboration, restitution et validation des rapports : élaboration synthèse de l’étape de collecte des données ; restitution sommaire de la synthèse au niveau cercles ; restitution sommaire de la synthèse au niveau régional ; production de rapports provisoires de ‘‘ diagnostic global’’ et de ‘‘ schéma de structures’’ ; tenue de l’atelier communal de restitution et de validation des rapports provisoires du ‘‘ diagnostic global’’ et du ‘‘schéma de structure’’ de la commune ; production des rapports finaux du ‘‘ diagnostic global ‘’ et du ‘‘ Schéma de Structure ‘’ de la commune ; validation par le Conseil communal et remise officielle des rapports définitifs : ‘‘ diagnostic global’’ et ‘‘schéma de structure’’ à la commune.
- Phase d’approbation : Restitution des résultats et validation du schéma d’aménagement pastoral par les acteurs communaux. Le projet financera l’organisation des séances d’adoption et de validation des schémas communaux de gestion des ressources pastorales et la préparation de la démarche pour son intégration dans le schéma d’aménagement de la commune après son adoption.
2.19 Le projet financera la participation de 45 agents dont 10% de femmes des services techniques (DNPIA, DNH, DNEF/SIFOR, DNGR) à des formations sur le SIG/télédétection. Aussi, le projet développera des synergies avec la SNV et autres partenaires pour la formation de 45 agents des services techniques et 40 autres acteurs des réseaux d’OP (APESS, RBM, RPPS, FEBEVIM) dont 30% de femmes à la collecte et à l’utilisation des services d’information numérique comme STAMP+ « LMIS » (Garbal, Sanddji, Sènèkèla), sur le suivi de l’évolution des pâturages et des points d’eau, les nombres présentés des animaux sur les marchés, et leurs prix, les éventualités de pluie, les conseils techniques en vue d’informer les pasteurs pour la bonne orientation des activités de pastoralisme et d’agropastoralisme. L’ensemble de ces acteurs bénéficiera des outils pour la collecte et la diffusion des données auprès des éleveurs.
2.20 Aménagement et gestion des paysages au niveau régional et national : Le projet renforcera la gestion durable et concertée des ressources pastorales. Il appuiera les initiatives de coopérations transfrontalières existantes (Mali-Mauritanie, Mali-Sénégal, Mali-Burkina Faso, Mali-Niger) permettant aux collectivités de renforcer l’aménagement et la gestion des espaces partagés. Par ailleurs, des innovations seront développées (reboisement et aménagement des domaines forestiers) sur des sites pour accroitre la séquestration du carbone dans les écosystèmes pastoraux et le maintien, voire l’amélioration de la fertilité des sols, et l’accroissement de la biodiversité, ceci dans le cadre des actions de restauration qui seront réalisées.
2.21 Le projet réalisera 800 km de pistes à bétail (dont 500 km à réhabiliter et 300 km à construire) pour faciliter la mobilité du bétail pendant la transhumance et l’accès aux infrastructures et aménagements pastoraux. Le PRAPS I a préparé les dossiers d’aménagement de 09 périmètres pastoraux dont un a été aménagé. Le projet financera l’actualisation des études et la réalisation des travaux d’aménagement des autres huit périmètres pastoraux, dans les régions de Ségou et Tombouctou, pendant les deuxième, troisième, quatrième et cinquième année de mise en œuvre. Les comités de gestion seront mis en place ou redynamisés, appuyés et accompagnés par le projet pour une gestion durable et rentable des aménagements. La réalisation de ces infrastructures (pistes et périmètres pastoraux) sera précédée d’une approche d’ingénierie sociale permettant, par des concertations successives sur la base d’accords sociaux, de parvenir à un choix consensuel de la nature, de l’emplacement des aménagements du projet et de leur mode de gestion. Le projet assurera également le financement de la réalisation des évaluations environnementales et sociales qui précéderont la réalisation de tous les aménagements conformément aux instruments de sauvegardes environnementale et sociale. Ces évaluations seront exécutées par des bureaux d’études ou des ONG recrutés sur une base compétitive. Le projet financera également les missions de suivi du respect des mesures de sauvegardes environnementales et sociales.
2.22 Les études techniques de réalisation des pistes de transhumance et d’actualisation des périmètres pastoraux seront exécutées par des bureaux d’études recrutés sur une base compétitive. Ils élaboreront des DAO pour le recrutement des entreprises pour la réalisation des travaux. Des bureaux d’études recrutés assureront le contrôle et la surveillance des travaux. Le suivi et la supervision des travaux seront assurés par les acteurs locaux, les services techniques et l’UCP. Les réceptions provisoires et définitives des travaux feront l’objet de procès-verbaux signé par l’entreprise, le bureau de contrôle, l’UCP et les services techniques concernés.
2.23 Le projet appuiera la veille pastorale. C’est un dispositif d’observations et de veille appuyé sous la direction de la Plate-forme de veille pastorale mise en place par le PRAPS 1, en partenariat avec les autres OP, pour assurer le suivi de la situation pastorale et les menaces qui pèsent sur les familles de pasteurs et agropasteurs. Ce dispositif permettra de fournir les informations issues des éleveurs et représentatives de la diversité pastorale pour alerter les pouvoirs publics, aux niveaux local, régional et national, afin qu’ils puissent déclencher des actions rapides et efficaces destinées à atténuer les souffrances des éleveurs. Les informations issues de ce système de veille pastorale porteront sur : (i) la situation pastorale (déroulement des saisons pastorales, production des pâturages, état des ressources en eau, mouvements des éleveurs, situation sanitaire des animaux) ; (ii) la situation des populations pastorales réfugiées ; (iii) les événements critiques (conflits de différentes natures, exactions, actions abusives, pandémie, etc.) ; (iv) le prix des intrants type aliment bétail, etc.
2.24 Le projet appuiera les activités d’ouverture de pare-feu pour la protection des espaces fourragers naturels contre les feux de brousse. Il financera également des actions régénération de pâturages, de récupération des terres dégradées et de protection des alentours des points d’eau contre la dégradation. Ces activités seront exécutées en HIMO par les communautés sous forme de contrats communautaires. Elles seront encadrées par des ONG recrutées sur une base compétitive. Le suivi et la supervision de ces activités seront assurés par les services techniques compétents et l’UCP. De manière plus spécifique, le projet appuiera la restauration et la gestion de 6 000 ha de bourgoutières dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao, la restauration et la gestion de 4 000 ha de pâturages dégradés dans les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti et la restauration et l’amélioration de la couverture végétale des alentours des points d’eau sur environ 2 500 ha. La mise en œuvre de ces activités se fera sur la base de signature de conventions de partenariat entre l’UCP et les structures techniques régionales impliquées dans le domaine d’activités concernées et la signature de contrats communautaires entre les structures techniques et les structures communautaires de gestion des aires/pâturages/zones.
2.25 Afin de sécuriser les espaces ainsi aménagés, le projet appuiera les services techniques et les bénéficiaires dans le processus de classement et d’immatriculation des aménagements et infrastructures. Le classement et l’immatriculation des aménagements, infrastructures et équipements pastoraux obéît aux principes suivants édictés par les textes règlementaires de l’Etat. La procédure de classement des infrastructures et équipements pastoraux se présente en 4 étapes :
Etape 1 : Expression du besoin de classement : Le besoin de classer l’espace ayant accueilli l’infrastructure pastorale, doit être exprimé par le chef de service en charge de la question notamment le Chef Service Local des Productions et des Industries animales (SLPIA). Ainsi à l’initiative du Délégué du Gouvernement au niveau du cercle ou sur proposition du chef de service local en charge de la question, il peut être procédé au classement de tout espace communautaire ou intercommunautaire relevant du domaine forestier de l’Etat. Le chef de service chargé de la question, informe par écrit, l’autorité administrative compétente de l’opportunité de classer l’espace visé (périmètre pastoral, forêt, bourgoutières, parc de vaccination, marché à bétail, piste de transhumance, zones restaurées, etc.). Cela est suivi d’une reconnaissance générale du dit espace par les représentants des populations concernées et les membres du Comité local d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (CLOCSAD) ou du Comité communal d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (CCOCSAD).
Etape 2 : Définition des limites du dit espace ou infrastructure : Les limites du dit espace sont définies de façon contradictoire ; cela requiert une concertation élargie à tous les acteurs concernés, sous l’égide d’une commission dite de classement. La commission de classement se compose comme suit :
Président : Le Délégué du Gouvernement au niveau du Cercle ;
Membres :
- Le Chef du Service en charge de la question;
- Un représentant du Service des Domaines ;
- Un représentant de la Chambre Régionale d’Agriculture ;
- Un représentant par Conseil communal concerné ;
- Le chef de village ou de fraction et un conseiller par village ou fraction concerné.
Quant aux acteurs concernés, ils se composent :
- des représentants des conseils communaux concernés;
- de l’organisation des exploitants ;
- des populations concernées.
C’est en concertation élargie, que les limites de l’espace sont définies et sanctionnées par un procès-verbal lorsqu’il n’y a pas existence de droits (réclamations) grevant la zone. Ensuite il est élaboré une cartographie de la zone, qui précise les limites et les composantes (végétation, relief, sols) de l’espace.
Etape 3 : Diffusion du procès-verbal : Le représentant de l’Etat au niveau local, transmet le dit Procès-verbal au Gouverneur, lequel le consigne dans les journaux et autres moyens de diffusion, pour large diffusion. Toute personne physique ou morale ayant des droits autres que ceux d’usage ordinaire, pourra faire opposition, dans un délai de trente jours à partir du jour où le projet de classement a été publié par l’autorité compétente. Les réclamations seront inscrites sur un registre tenu au chef-lieu de Cercle. Dans les 30 jours qui suivent le dépôt du projet de classement au chef-lieu de Cercle, le Délégué du Gouvernement réunit sous sa présidence, la commission de classement. La commission de classement :
- examine le bien-fondé des réclamations éventuelles qui ont été formulées sur la zone ;
- fixe les limites de la zone à classer ;
- constate l’existence des droits grevant la zone ;
- fixe les limites des zones de compensation éventuelles et l’exercice des droits d’usage courants à l’extérieur de l’aire à classer.
Les contestations sont réglées à l’amiable par la commission de classement. A défaut, le litige est porté devant la juridiction compétente.
Etape 4 : Classement : Le procès-verbal de réunion de la commission de classement et le projet de classement sont transmis au Gouverneur pour décision, lorsqu’il s’agit d’un périmètre de protection (infrastructure/équipement pastoral, ou d’un périmètre de reboisement). Les périmètres de protection sont classés par arrêté du Gouverneur. Il en serait de même pour les infrastructures et équipements pastoraux.
Etape 5 : Immatriculation : A la suite du classement, tout aménagement réalisé sous la maîtrise d’ouvrage et avec le concours financier de l’Etat ou d’une Collectivité Territoriale est immatriculé, selon le cas, au nom de l’Etat ou de la collectivité territoriale concernée. L’Etat ou la collectivité territoriale en détermine les modalités d’accès et d’exploitation conformément aux lois en vigueur. Les aménagements ou équipements pastoraux sont enregistrés dans les registres fonciers tenus par les services compétents des domaines fonciers de l’Etat.
2.26 Application du droit agrosylvopastoral : Celle-ci vise la promotion de la bonne gouvernance des terres pastorales et la sécurisation foncière des aires de pâturages, des couloirs de transhumance et celle de l’accès à l’eau et aux ressources pastorales. Pour la sécurisation foncière des aménagements (périmètres pastoraux, couloirs de transhumance, gîtes d’étapes) et l’accès aux ressources pastorales (aires de pâturages, eau), le projet appuiera les services techniques et les bénéficiaires dans la gestion des conflits d’accès aux ressources par le renforcement des instances foncières et des comités locaux de prévention et de gestion des conflits.
2.27 Le projet soutiendra également, au niveau régional, le renforcement de la participation au dialogue avec les pays côtiers/zones d’accueil pour la sécurisation de la mobilité transfrontalière. Aussi, il soutiendra la mise en œuvre de la stratégie régionale pour la promotion du pastoralisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, initiée par le CILSS, la CEDEAO et l’UEMOA en février 2017. Pour ce faire, le projet apportera son appui à la mise en place de trois cadres de concertations transfrontalières (Mali-Mauritanie-Sénégal, Mali-Burkina Faso-Niger et Mali – Côte – d’Ivoire – Guinée). Cette activité de concertations transfrontalières sera initiée et animée par l’UCR PRAPS/CILSS. Toujours dans le cadre de la sécurisation de la mobilité et de l’accès aux ressources pastorales, le projet mettra en place ou renforcera les capacités de 200 commissions foncières (COFO) dans les communes des cercles situés dans les zones de ciblage déterminées sur les axes stratégiques définis dans le cadre du PRAPS II à raison de 50 COFO par an de la deuxième à la cinquième année.
2.28 Le projet soutiendra neuf (09) cadres de concertation au niveau national et régional. Il appuiera l’élaboration de 100 conventions locales de gestion des ressources naturelles. La DNEF a bouclé le processus d’élaboration de quatorze (14) conventions locales en 2020, dont l’expérience pourra être mise à profit pour enclencher dès la première année du projet l’élaboration des 100 conventions locales de gestion des ressources naturelles qui va se poursuivre jusqu’à la cinquième année. En outre, il soutiendra les organes du Comité national de transhumance (CONAT) et ses démembrements au niveau régional (10) et local (39). L’accompagnement et l’appui-conseil à ces différents organes se fera par les services techniques sous forme de formations ou de missions d’appui en collaboration avec l’UCP. Ils seront appuyés dans l’élaboration et le suivi des programmes annuels d’activités, l’établissement du bilan de la transhumance en collaboration avec la DNPIA, ainsi que leur participation dans les activités des COFO. Aussi, le PRAPS II soutiendra et participera chaque année à la conférence sur les bourgoutières pour un accès paisible aux bourgoutières. Cette conférence organisée chaque année à Mopti par les acteurs locaux avec l’appui des services techniques et des collectivités est un cadre d’échanges sur l’accès des ressources des bourgoutières et le maintien d’un climat de paix et de collaboration entre les chefs des bourgoutières les «Dioros» et les exploitants.
2.29 Dans le cadre du suivi de la campagne pastorale, la DNPIA bénéficiera de l’appui technique et financier du projet dans l’établissement du bilan fourrager annuel prévisionnel. A cet effet, la DNPIA assurera l’animation du Comité technique de coordination et collectera les données au niveau des 25 sites d’observation au sol. La collecte des données sera effectuée à la phase maximum de croissance des plantes. La période convenue est la 3ème décade du mois de septembre de chaque année. La DNPIA sera appuyée dans le traitement des données par le Comité technique de coordination. Le rapport bilan fourrager produit sera soumis au Comité scientifique pour validation et le rapport final disponible au plus tard en début novembre de chaque année. C’est après validation qu’il est procédé à la publication du rapport bilan prévisionnel auprès des différents acteurs et utilisateurs potentiels (autorités nationales, partenaires techniques et financiers, ONG, réseaux OP, etc.). Le rapport bilan fourrager détermine le disponible fourrager et les zones déficitaires, fait des recommandations et propose des actions pour résorber le déficit. Il permet ainsi aux décideurs d’élaborer le plan d’intervention pouvant satisfaire aux besoins alimentaires du cheptel concerné et au soutien des éleveurs affectés. Le rapport du bilan fourrager est mis à la disposition du Cadre harmonisé pour exploitation. Pour le suivi des ressources pastorales, les capacités de la DNPIA seront renforcées. Elle bénéficiera d’équipements pour mieux réaliser le suivi et la collecte (1 véhicule, 35 motos, 50 pesons, 70 paires de bottes, placette, sacs, coupe-coupe, etc.) ; aussi dix (10) unités SIG régionales seront équipées en matériels informatiques (ordinateurs, imprimantes, disques dures, logiciels de traitement des données, connexion internet, etc.), également des recyclages seront organisés pour les agents de collecte des données
Sous composante 2.2 : Gestion durable des infrastructures d’accès à l’eau
2.30 Infrastructures d’hydraulique pastorale : Dans un contexte d’adaptation au changement climatique, le projet appuiera la gestion durable des infrastructures d’hydraulique pastorale et développera des innovations techniques adaptées aux ressources en eau disponibles. Il financera 40 forages équipés de Système d’hydraulique pastorale amélioré (système de pompage assuré par une source d’énergie photovoltaïque ou mixte et alimentant des abreuvoirs) dont 10 forages avec un débit supérieur ou égal à 10m3/h avec un volume de château de 40 à 60m3 dans des grandes zones pastorales et 30 forages simples dont le débit est supérieur ou égal à 4m3/h avec un volume de château de 20 à 40 m3 dans des zones de moyennes concentrations), quatre (04) micro -barrages et le surcreusement de quatre (04) mares. Le choix de ces nouveaux points d’eau se fera sur la base d’un inventaire avec la cartographie actualisée qui sera financée par le projet au cours de la première année et des résultats de l’étude d’évaluation des grandes zones pastorales, afin d’améliorer le maillage tout en tenant compte des axes généraux et axes spécifiques régionaux et locaux de la stratégie. Le projet réalisera dans un grand espace pastoral un (01) système pilote du genre forage Christine du Burkina, forage à gros débit et /ou à grand diamètre, réservoir de capacité de 120 à 150 m3 avec quatre (04) mares comme abreuvoirs situés à quatre (04) km du forage). Afin de contrôler les aspects environnementaux et d’assurer une bonne gestion un comité de gestion sera mis en place pour gérer l’accès à l’eau et aux ressources de l’espace pastorale avec période d’ouverture et de fermeture.
2.31 Comme pour les aménagements pastoraux, la réalisation des infrastructures sera précédée par une approche d’ingénierie sociale pour le choix des sites et la gestion de toutes infrastructures d’hydraulique pastorale. Ce processus sera financé par le projet qui assurera également pour chacune de celles-ci le financement du processus d’évaluation, de mise en place et de suivi/contrôle des mesures de sauvegardes sociales et environnementales conformément aux exigences de la Banque mondiale et du Gouvernement du Mali. Ces évaluations seront exécutées par des bureaux d’études ou des ONG recrutés sur une base compétitive. Les études techniques de réalisation des infrastructures seront exécutées par des bureaux d’études. Ils élaboreront des DAO pour le recrutement des entreprises pour la réalisation des travaux. Des bureaux d’études recrutés assureront le contrôle et la surveillance des travaux. Le suivi et la supervision des travaux seront assurés par les acteurs locaux, les services techniques et l’UCP. La réception des travaux fera l’objet de procès-verbal signé par l’Entreprise, le bureau de contrôle, l’UCP, les bénéficiaires et les Services techniques concernés. Pour assurer une gestion efficace et durable de toutes ces infrastructures, le projet appuiera la mise en place de systèmes de gestion performants et durables des points d’eau à travers des outils de gestion et l’accompagnement des comités de gestion avec une implication responsable des femmes. L’appui-accompagnement des comités de gestion des infrastructures du PRAPS II et du PRAPS I au nombre de (101) se fera sous forme de formations ou de missions d’appui, par des ONG recrutées et/ou par des services techniques. Aussi, le projet financera l’achat de deux véhicules pour la DNH et l’UCP afin de faciliter les missions de supervision des travaux des différentes infrastructures hydrauliques exécutés par les entreprises et les bureaux d’études et de contrôle.
Sous composante 2.3 : Production de fourrage
2.32 Production fourragère et d’aliments du bétail : Pour renforcer la sécurisation des élevages pastoraux lors des crises et promouvoir une plus grande autonomie dans l’alimentation du bétail, le projet investira dans la production de fourrages et d’aliments du bétail en collaboration avec la DNPIA. Il financera la formation, l’acquisition des semences de 20 kg base d‘au moins six principales variétés, et l’équipement des producteurs semenciers en petits matériels de labour, de sarclage de récolte et de stockage. Le soutien des producteurs semenciers contribuera ainsi au développement d’un dispositif pérenne d’approvisionnement en semences de cultures fourragères. Les semences de base seront acquises auprès de l’IER. Les producteurs et productrices semenciers seront appuyés par le projet et la DNPIA pour la certification de leurs semences R1 auprès du LABOSEM. Aussi, le projet appuiera l’organisation, la formation et le petit équipement des producteurs pour la réalisation de 120 ha (à raison de 30 ha/an en années 2, 3, 4 et 5) de parcelles fourragères dans les zones exondées. Cet appui portera également sur la mise à dispositions de semences améliorées R1 produites et d’autres intrants. Il appuiera aussi les groupes de femmes engagées dans la production et la valorisation du fourrage (bourgou, autres fourrages, produits forestiers non ligneux). L’ensemble des acquisitions dans le cadre de la sous composante production du fourrage sera sous forme de matching-grant dont la stratégie de mis en œuvre sera consignée dans un manuel élaboré à cet effet pour couvrir les financements à coût partagé utilisés par le projet et faisant partie intégrante du Manuel d’Exécution du Projet (MEP). Spécifiquement les financements dans le cadre de la production de fourrage contribueront significativement à l’amélioration de la santé animale, de l’environnement, de l’écosystème, des mesures de lutte contre les changements climatiques, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, des mesures d’adaptation aux changements climatiques, de restauration des sols, etc.
2.33 Les producteurs semenciers et ceux de parcelles de production de fourrages bénéficieront de l’accompagnement des services techniques à travers des missions de suivi et de supervision. Afin de mieux conserver les fourrages produits jusqu’à la période de soudure et éviter l’exposition au soleil et à d’éventuelles pluies inhabituelles, les producteurs de parcelles fourragères seront dotés de magasins ou de hangars de stockage qui seront réalisés selon la procédure de financement à coût partagé. Afin de mieux valoriser le bourgou, le projet financera une étude sur la filière bourgou dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao. Al a suite de la production du rapport provisoire, il sera organisé un atelier de validation et de dissémination des résultats de l’étude. Les résultats concluants permettront de promouvoir cette culture et d’accroître la production de fourrages dans les zones inondables. Cela devrait inciter plusieurs communautés ou individus à s’investir pour améliorer non seulement l’alimentation de leur bétail mais aussi accroitre les revenus.