Coordination du projet, renforcement institutionnel, prévention et réponse aux crises

COMPOSANTE 5 : COORDINATION DU PROJET, RENFORCEMENT INSTITUTIONNEL, PRÉVENTION ET RÉPONSE AUX URGENCES

2.52 Cette composante vise à assurer la gestion efficace et efficiente du projet. Elle apportera surtout un soutien logistique, matériel et financier aux directions centrales et régionales du ministère en charge de l’élevage concernées par l’exécution du projet. Elle renforcera également les mécanismes nationaux de prévention et de réponse aux crises et aux urgences pastorales.

Sous composante 5.1 : Coordination du projet

2.53 Cette sous-composante facilitera et financera les activités de gestion, de coordination et de supervision du projet, en particulier l’organisation des réunions du Comité de pilotage du projet (CP), le suivi-évaluation et la supervision technique et managériale des activités du projet, la préparation des états financiers pour l’audit des comptes, l’acquisition des biens, travaux et services nécessaires pour l’atteinte des objectifs du projet. De plus, cette composante financera la génération de données, les activités d’intégration du genre, les mesures de sauvegarde environnementale et sociale, la gestion des savoirs, et les programmes de communication relatifs au développement des filières pastorales.

2.54 Pour l’information et la gestion des connaissances, il est prévu l’élaboration d’un plan de gestion des données (manuel de suivi-évaluation du PRAPS II), la capitalisation des bonnes pratiques et des histoires à succès et leur diffusion, le soutien au mécanisme de collecte et de remontée des données et développement du digital, la préparation et l’organisation des missions de suivi (Banque, Ministère en charge de l’élevage, UCP, CGP), la préparation et l’organisation de la revue à mi-parcours, la réalisation des évaluations des bénéficiaires (satisfaction des bénéficiaires), le financement d’activités visant à améliorer la connaissance des systèmes pastoraux (enquêtes longitudinales, enquêtes filières etc.) et la réalisation des missions régulières de suivi et d’assurance qualité des actions du projet.

2.55 Le projet financera les actions de communication sur les interventions du projet en vue d’améliorer sa visibilité. A cet effet, il élaborera et mettra en œuvre une stratégie et un plan d’action de communication pour le PRAPS II, ensuite il établira et assurera le fonctionnement d’un système de communication interne (intranet, réunions, circulation de l’information, communication cabinet, UCP, DN, SL, OPN, OPR, OPL). Il procèdera également au lancement des activités du projet pour mieux communiquer sur les enjeux de cette deuxième phase du projet. Des points focaux régionaux et locaux de la communication seront identifiés, formés et équipés. Les activités de communication sur le projet comprendront en plus de l’appui /accompagnement des composantes dans la mise en œuvre de leur activités de communication pour la visibilité de leurs résultats, le référencement et la mise à jour du site web , des pages face book, Twitter et You Tube, la production de dépliants, de brochures, des bulletins d’information semestriel, la production des films et des articles de presse, l’organisation/participation à des conférences, de journées porte ouverte, de voyages d’études , des foires /salons, des séminaires/ateliers au niveau national, sous régional et international, la réalisation de missions de communication sur le terrain dans les zone d’intervention du projet pour informer , sensibiliser et communiquer sur les résultats/acquis du projet, la formation des OP sur les techniques de communications dans leur organisation (interprofessionnelle, relation publique, archivage, NTIC, communication du service et évènementielle).

2.56 Les activités de sauvegardes environnementales et sociales et les violences basées sur le genre (VBG) envisagées sont (i) l’élaboration d’un manuel simplifié de sauvegardes environnementales et sociales et les VBG à l’usage des partenaires et bénéficiaires ; (ii) la formation de l’équipe PRAPS et des partenaires de mise en œuvre sur les sauvegardes environnementales, sociales et les VBG, (iii) la formation des élus et des services techniques sur les sauvegardes environnementales et sociales et les VBG, (iv) la mise en place et la formation des comités de gestion des plaintes et (v) le suivi de la prise en compte des sauvegardes environnementales et sociales et des VBG dans la mise en œuvre des activités du projet.

2.57    Pour la prise en compte du genre, il est prévu : (i) l’adaptation de la stratégie genre ; la mise en place et le renforcement des capacités des points focaux genre ; (iii) l’élaboration d’un manuel simplifié de la prise en compte du genre dans le pastoralisme à l’usage des partenaires et bénéficiaires.) Le PRAPS 1 dans la mise en œuvre de sa stratégie genre qui s’articule autour de cinq Axe prioritaire vise la prise en compte du genre et l’implication effective des femmes dans les définitions des appuis apportés. Cette stratégie a permis de renforcer la place de la femme et des autres populations à haut risque de vulnérabilité, dans le développement, la mise en œuvre et le suivi des activités des composantes du PRAPS I.

2.58 La stratégie d’intégration du genre est axée sur la prise en compte systématique d’un objectif transversal « genre » dans les procédures d’élaboration, de suivi et d’évaluation des actions des composantes. Elle dotera le projet d’un cadre de référence pour adresser des questions sexospécifiques en ce qui concerne l’amélioration des conditions d’accès pour les pasteurs et agropasteurs aux moyens et services de production et de mise en marché des produits. Elle contribuera aussi aux efforts des services de l’État et ses partenaires en ce qui concerne l’intégration du genre dans les politiques en matière de gestion durable des ressources pastorales. Cette stratégie donnera des orientations sur les actions prioritaires visant la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes dans le secteur de l’agropastoralisme. Elle proposera des actions prioritaires permettant la participation équitable des femmes et des hommes dans les processus de développement. Les actions envisagées permettront la prise en compte de la dimension genre dans toutes les phases du projet, y compris la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation. Les interventions envisagées porteront essentiellement sur le renforcement des capacités, le soutien aux initiatives de base, l’information, la communication, et le plaidoyer.

2.59 La mise en place et le renforcement des capacités des points focaux genre : Le PRAPS 1 a facilité la mise en place d’un noyau d’animateur/trices genre (deux (2) animateurs/ trices au niveau de toutes les régions) issues des démembrements de la DNPIA et de la DNSV. Ce dispositif a permis de booster la prise en compte du genre au sein des structures partenaires de l’exécution du projet, l’utilisation de la fiche de screening genre ainsi que la mise en œuvre de la stratégie genre. Le PRAPS II appuiera les animateurs/trices genre en moyen logistique pour assurer la mise en œuvre des activités genre sur le terrain (20 motos, 20 ordinateurs, dotation pour le carburant et les entretiens).

Ces animateur/trices auront pour missions de : renforcer les capacités des structures d’exécution du projet dans la prise en compte du genre et l’intégration d’activités au bénéfice des femmes et des jeunes dans leurs programmes de travail et budget ; (ii) préparer des messages à l’endroit des acteurs parties prenantes sur divers aspects ; (iii) promouvoir et encourager une forte implication des femmes et des jeunes dans les activités de terrain et la gestion des infrastructures. Ces animateur/trices Genre permettront de faire l’animation des Antennes régionales en termes d’information pour la production de rapports d’avancement mensuels de la mise en œuvre des activités spécifique genre du projet, avec une désagrégation des données en hommes/femmes.

2.60 L’élaboration d’un manuel simplifié de la prise en compte du genre dans le pastoralisme à l’usage des partenaires et bénéficiaires : Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie genre du PRAPS II. Il sera conçu un guide d’intégration du genre à l’endroit des organisations professionnelles et interprofessionnelles intervenant dans le pastoralisme et l’agropastoralisme. Le Guide d’intégration du genre dans les actions de développement au profit des Organisations professionnelles et interprofessionnelles (OP, IP) sera un support pédagogique destiné aux acteurs de développement. Il sera un outil simple et pratique pour mieux intégrer la dimension genre dans les projets de développement et particulièrement dans le PRAPS II. La formation des élus et du personnel des services techniques sur la prise en compte du genre et la réalisation des activités spécifiques genre (évaluation à mi-parcours, audit genre, cas de succès genre). La mise en œuvre des activités genre impliquera tous les acteurs du projet en général et particulièrement la société civile représentée par les réseaux d’ONG et autres organisations militant pour une gestion améliorée des ressources pastorales. D’autres réseaux de la société civile (ONG) reconnus ainsi que les plateformes impliquées dans la promotion du genre travailleront avec PRAPS II.

2.61 Les activités de gestion intersectorielle communes aux deux projets comprendront la gestion financière (un responsable administratif et financier en commun) ; l’audit (un auditeur interne en commun et éventuellement les services du même commissaire aux comptes) ; la passation des marchés (un responsable de la passation des marchés en commun) ; le S&E (un responsable du S&E et les agents sur le terrain en commun) ; les spécialiste en informatique, genre, sauvegardes sociales ; sauvegardes environnementales ; et la communication (un expert et un assistant). À des fins de simplification administrative, le personnel commun aux deux projets au niveau central et sur le terrain aura des mandats communs mais seront rémunérés par une seule source, soit PRAPS II, soit PADEL-M.

2.62 Au niveau du Ministère en charge de l’élevage, les directions techniques compétentes désigneront les responsables de l’appui à l’exécution des activités du projet. De plus, l’UCP du projet signera des accords de partenariat avec ces directions techniques et d’autres organes publics partenaires pour exécuter les activités du projet dans le cadre de leurs missions. Au niveau régional, le personnel de terrain commun aux projets PADEL-M et PRAPS II sera chargé de diffuser les informations sur le projet, de collecter les données, de suivre et de préparer les rapports d’exécution au niveau terrain du projet. Le personnel de terrain sera basé dans les directions régionales du Ministère en charge de l’élevage chargées du développement des filières d’élevage. Enfin, le projet s’appuiera sur un pool d’assistance technique, pour fournir, selon les besoins, un soutien ad hoc au Ministère en charge de l’élevage dans l’exécution des activités du projet.

Sous-composante 5.2 : Renforcement institutionnel

2.63 Système d’alerte précoce (SAP) : PRAPS I s’est beaucoup investi dans l’intégration des paramètres pastoraux dans le SAP. Aux six (6) paramètres pastoraux déjà renseignés dans le dispositif du SAP, se sont ajoutés quatre (4) nouveaux, identifiés et intégrés dans le système de collecte avec l’appui de PRAPS I, complétant à dix (10) le nombre d’indicateurs conformément aux objectifs du projet. La stabilisation de ces paramètres dans les outils de collecte et d’analyse du SAP est toujours en cours. Cependant, des efforts restent à faire afin d’aboutir à leur prise en compte définitive dans le système d’information. Dans le but de pérenniser ces efforts du PRAPS I, PRAPS-2 poursuivra le renforcement du SAP au niveau national avec l’intégration de potentiels nouveaux indicateurs pastoraux dans les outils de collecte des données, entre autres, l’état corporel et le bilan fourrager, tenant compte des nouvelles lignes directives de la FAO. Après la révision des outils de collecte, les différentes commissions SAP (communales, locales, et régionales) seront formées pour la prise en compte des nouveaux paramètres dans le système de collecte et d’analyse. Ceux-ci permettront de renforcer la capacité de réduction des risques et la capacité de prévention, préparation et gestion des crises et catastrophes, en particulier les crises alimentaires et nutritionnelles, en vue d’améliorer la résilience des populations vulnérables.

2.64 Collecte des données (enquêtes périodiques) : La production d’information est capitale dans le contexte de mobilité pastorale. En effet, le SAP doit renforcer la collecte des informations en milieu pastoral rentrant dans le cadre de l’analyse de la sécurité alimentaire. La collecte reste un défi à relever pour prendre en compte le besoin des plus vulnérables. Ainsi, le SAP sera appuyé : (i) dans la réalisation de l’Enquête nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (ENSAN) ; (ii) dans la collecte des données sur les paramètres clés HEA et la mise en œuvre des sessions d’analyse d’effets ; (iii) et l’actualisation de certains profils HEA en zone pastorale. La base des données du SAP aussi sera actualisée pour la prise en compte des nouveaux paramètres pastoraux. Le SAP sera aussi renforcé en équipements techniques (ordinaires portables (10), onduleurs (10), tablettes (20), imprimantes (10)), et matériels de bureau (tables (10), chaises (20), armoires (10)).

2.65 Poursuite des efforts de bonification du Cadre harmonisé (CH) : Après les différentes phases de collecte, le SAP sera appuyé dans l’analyse consensuelle des données. Ainsi deux ateliers nationaux de Cadre harmonisé seront appuyés annuellement à travers la prise en charge des participants régionaux, et nationaux y compris les organisations pastorales (pauses repas, location de salles, frais déplacement et perdiems), en vue de permettre une meilleure prise en compte des pasteurs et leurs bétails dans les prévisions et les plans nationaux de réponse. En effet, les résultats issus des analyses CH seront présentés aux rencontres de concertation régionale sur la prévention et la gestion des crises (PREGEC). En plus des facteurs de risque récurrents, de nouveaux risques sanitaires de type Covid-19 seront pris en compte dans l’analyse de la sécurité alimentaire. Les bulletins SAP et les résultats du CH feront l’objet de traitement sous forme de message diffusé dans les radios de proximité et sur le site web du projet. La PRAPS II arrêtera ses appuis au SAP après trois d’accompagnement et après une capitalisation permettant de dégager les voies et moyens pour une prise en charges par l’état et/ou d’autres acteurs.

2.66 Préparation aux crises pastorales : PRAPS II poursuivra l’amélioration du plan de contingence national aux crises pastorales, en concertation avec les autres acteurs sectoriels comme le commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA). L’élaboration de 20 plans de contingence régionaux, locaux ou communaux sera appuyée au niveau des régions vulnérables du Mali pour permettre aux acteurs à ces différents niveaux de mener les actions qui sont à leurs portées en situation de crise. Une étude d’évaluation des réponses (sans l’activation de la Composante de Contingence pour la Réponse aux Urgences (CERC)) sera réalisée en vue de corriger les insuffisances du dispositif de réponses. Après la distribution des vivres et l’aliment bétail, des missions de suivi évaluation seront réalisées par le CSA, en collaboration avec d’autres structures techniques, en vue d’apprécier leur impact sur les populations vulnérables.

2.67 Construction de 30 magasins / d’aliment bétail : Pour soutenir les réalisations de PRAPS I en matière de construction de magasins, 30 magasins de stockage d’aliment seront construits en appui à la mise en œuvre du plan national de réponse (PNR) par le CSA respectant les mesures de sauvegardes environnementales et sociales. Ces magasins seront localisés dans les zones d’intervention du PRESA (programme de renforcement de la sécurité alimentaire) en appui au dispositif national de sécurité alimentaire dans les cercles de Diéma, Nioro, Bougouni, Tenenkoun, Youwarou, et Niafunké. Les comités de gestion seront mis en place et formés pour assurer la gestion des magasins. La dotation en stock initiale d’aliment bétail concernera les 10 nouveaux et 10 magasins à prioriser parmi les 19 construits par le PRAPS I. Six-cents (600) tonnes d’aliment bétail soit 30 tonnes par magasins seront acquis pendant le cycle du projet pour les différents magasins.

2.68 Poursuite de la formation LEGS : Le cadre de formation sur les normes et directives pour l’aide d’urgence à l’élevage (LEGS) se poursuivra dans le cadre du PRAPS II, pour renforcer les capacités de gestion de crises et aussi permettre l’accréditation des nouveaux formateurs formés par le PRAPS I, et l’accréditation des nouveaux formateurs à former. Les structures de gestion des crises comme le CSA, le SAP, les services de l’élevage identifieront les acteurs à renforcer et former Environ 200 personnes seront formées en LEGS et permettra d’accréditer cinq (05) nouveaux formateurs LEGS.

2.69 Information et gestion des connaissances : Il conviendra dès le départ d’élaborer un plan de gestion des données (PGD) pour assurer le stockage, la sécurité et la sauvegarde des données et des connaissances du PRAPS I (et autres données sur le pastoralisme) et leur remobilisation dans le PRAPS II. Le projet appuiera le financement d’activités visant à améliorer la connaissance des systèmes pastoraux (enquêtes longitudinales, enquêtes filières, etc.), afin de faire ressortir les éléments concrets et convaincants de l’importance de l’élevage et de la socio-économie pastorale à la réduction de la pauvreté, la croissance de l’économie, l’amélioration de la nutrition et de la sécurité alimentaire et à l’émission des gaz à effets de serre (et potentiels de réduction).

Le PRAPS II financera les phases terrains de la formation de 12 cadres et jeunes diplômés dont 30% de femmes au niveau Master professionnel en pastoralisme au Centre AGRHYMET de Niamey. La formation proprement dite relève de la subsidiarité de l’UCR PRAPS/CILSS. Ces activités auront pour résultats l’amélioration de la performance des services d’élevage et le renforcement de leurs capacités de développement de l’élevage et de gestion durable des ressources pastorales dans un contexte de changements climatiques et de catastrophes.

Sous composante 5.3 : Intervention d’urgence

2.70 Dans le cadre de la mise en œuvre du CERC, le fonds de réponse aux crises pour les populations en crises ou dans une situation d’urgence (déplacées, etc.) permettra de soulager lesdites populations. Un plan de réponse adapté pour la gestion des crises à différents niveaux (communal, régional, et national) sera donc élaboré à cet effet après l’évaluation des besoins des populations en crises ou dans une situation d’urgence et leurs animaux.

C. Bénéficiaires du projet

2.71 Bénéficiaires directs : Environ 600 000 acteurs des filières d’élevage pastoral (pasteurs, agropasteurs, petits opérateurs et entreprises du sous-secteur de l’élevage) dont environ 70% sont des femmes et des jeunes (âgés de 15 à 40 ans). Plus précisément, le projet bénéficiera directement : (i) aux ménages pratiquant l’élevage pastoral; (ii) aux petites et moyennes entreprises du sous-secteur de l’élevage ; (iii) aux organisations de producteurs (OP) du sous-secteur de l’élevage pastoral, ainsi qu’à leurs institutions faîtières ; (iv) au personnel des services d’appui au secteur de l’élevage, notamment des services publics de recherche, de formation et de vulgarisation, des organisations non gouvernementales (ONG) et des prestataires de services privés (Les vétérinaires privés et para professionnels (auxiliaires) de santé animale, bureaux d’études, entreprises de travaux d’infrastructures rurales, universités et autres institutions de formation, etc. ), actifs dans les filières ciblées du sous-secteur de l’élevage dans les zones d’intervention du projet ;

2.72 Bénéficiaires indirects : Le projet aura un certain nombre de bénéficiaires indirects. Dans le domaine de la production, de la transformation et de la commercialisation, il s’agit des acteurs des filières de l’élevage sédentaire et même ceux en dehors des zones ciblées, ne participant pas directement aux activités du projet, qui bénéficieront de l’amélioration de la lutte contre les maladies des animaux et de la qualité renforcée des intrants et des services. Il s’agit également des parties prenantes (acheteurs et transformateurs) des filières ciblées, qui bénéficieront de l’augmentation de l’approvisionnement en produits d’élevage. Les consommateurs maliens bénéficieront d’un approvisionnement plus important et de meilleure qualité en protéines animales et de ses effets bénéfiques nutritionnels. Les autres bénéficiaires indirects sont les prestataires de services de la filière de l’élevage, notamment les vétérinaires libéraux et les fournisseurs d’intrants (aliments pour animaux et médicaments vétérinaires, par exemple). Bien que la plupart des activités prévues correspondent à des biens publics et bénéficient donc à l’ensemble des communautés, le projet veillera à la participation effective dans sa mise en œuvre, des personnes vulnérables, des femmes et des jeunes, qui ont été pleinement associés à sa conception.

D. Chaine de résultats

2.73 La performance du projet (progrès dans la réalisation de l’ODP) sera mesurée à l’aide des indicateurs de résultat suivants : (i) productivité des filières ciblées (accroissement % des rendements)21 ; (ii) taux d’accroissement des revenus des ménages pastoraux; (iii) temps nécessaire pour atteindre 50 % des bénéficiaires ciblés, tel que prévu dans le plan d’intervention d’urgence inclusif ; (iv) taux d’exécution des PNS, PPR, PPCB (part appuyée par le projet en pourcentage) ; (v) nombre d’acteurs des filières d’élevage pastoral ayant bénéficié de biens, travaux ou services du projet (dont nombres de femmes et jeunes précisés) ; (vi) taux de satisfaction des bénéficiaires à l’égard des services fournis dans le cadre du projet (dont pourcentages de femmes et de jeunes précisés) ; (vii) nombre / km d’infrastructure pastorale construit / réhabilité ; et (viii) nombre de bénéficiaires formés.

E. Rôle des partenaires

2.74 Le projet s’appuiera sur plusieurs partenaires stratégiques pour soutenir et pérenniser ses interventions, notamment :

  1. Les vétérinaires privés qui, dans le cadre de leur mission, participeront aux activités de santé animale au titre de la sous-composante 1.2. Ils seront des partenaires essentiels pour la surveillance active et passive de certaines maladies et des vaccinations associées ainsi que pour les services vétérinaires.
  2. L’OIE et la FAO apporteront leur soutien dans des domaines tels que la prévention et la lutte contre les maladies animales particulièrement dans le cadre de l’éradication de la PPR et de la lutte contre la PPCB et autres maladies.
  3. L’URC/CILSS apportera son soutien dans la mise en œuvre générale du projet à travers ses composantes et spécifiquement dans la coordination et le pilotage des activités transfrontalières et la réalisation des études stratégiques.
  4. La FAO : Le Projet fera également appel à l’expertise de la FAO pour la production de fourrage et de semences fourragères,
  5. L’ILRI, dont le siège social se trouve à Nairobi, se consacre à la recherche et au développement de l’élevage et mène plusieurs programmes dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest. Le projet fera appel à l’expertise et aux technologies de l’ILRI dans les domaines de l’amélioration de la santé, de la nutrition et de la productivité du bétail y compris dans la filière laitière.
  6. Les IFPs, partenaires clés, dont le financement est conditionné à la mise à disposition des fonds destinés aux PP. La participation de ces IFPs est essentielle à la pérennisation des activités d’investissement dans la mesure où elles contribueront à la poursuite des activités des promoteurs.
  7. Le Groupe de la Banque mondiale est un soutien de taille du développement du secteur agricole du Mali, et cela conformément à sa stratégie pays. L’IFC, s’intéresse de près à l’investissement dans l’élevage, en particulier dans le cadre d’opérations d’investissement privé de grande envergure.
  8. Les ONG et organisations du secteur privé, de toutes tailles intervenant dans le développement du secteur de l’élevage, seront mises à contribution dans le cadre du projet pour faciliter la prestation de services d’élevage et la fourniture d’intrants ainsi que l’accès aux marchés.
  9. D’autres projets de développement œuvrent dans le domaine spécifique du sous-secteur de l’élevage avec lesquels PRAPS II s’efforcera d’établir des liens et de mettre profit les mécanismes de coordination existants, notamment au niveau local (CR/CPSA), en vue de développer des synergies et complémentarités.

2.75 Plus particulièrement, PRAPS II complétera et/ou consolidera les acquis et développera des synergies avec les six opérations suivantes financées par la Banque mondiale et dont bénéficie le secteur de l’élevage : (i) Projet d’appui au Développement de l’Élevage (PADELM, 60 millions d’USD); (ii) Projet d’accroissement de la productivité agricole au Mali (PAPAM, 70 millions d’USD, clôturé en juillet 2018) ; (iii) Projet de soutien à la productivité agricole en Afrique de l’Ouest (WAAPP, 60 millions d’USD, clôturé en décembre 2018) ;

  • Programme de développement des compétences et emplois des jeunes (PROCEJ, 63 millions d’euros, clôturé en juin 2020) ; (v) Projet compétitivité agro-industrielle du Mali (PACAM, 30 millions d’USD, clôturera en juillet 2022) ; et (vi) Programme de renforcement du système régional de surveillance des maladies en Afrique de l’Ouest – Phase 3 (REDISSE 3) clôture en 20… Enfin, le projet sera complémentaire à d’autres projets achevés ou en cours d’exécution financés par d’autres partenaires financiers, en mettant à profit les enseignements tirés et les possibilités de synergie et de coordination identifiées. Ces projets sont les suivants : (i) Projet de mobilité et de connectivité rurale approuvé en 2018 et qui finance la réhabilitation des pistes rurales ; et (ii) Projet de développement des zones arides approuvé en 2019, qui vise le renforcement de la résilience des systèmes de production céréalière pluviale.22

2.76 Il complètera et/ou développera des synergies avec les projets suivants de développement agricoles financés par d’autres partenaires : (i) Projet d’appui au développement des productions animales dans la zone du Kayes Sud (PADEPA-KS),23 financé par la Banque africaine de développement (BAD) ; (ii) Projet d’appui à la formation professionnelle des jeunes,24 financé par le Fonds international de développement agricole

22 Ce projet fait référence ? à une récente analyse de la Banque mondiale présentée dans le rapport P156684, « Strategies to increase agricultural productivity and improve market participation in Mali’s drylands: Evidence from LSMS-ISA 2014. »

23 Projet d’appui au développement des productions animales dans la zone Kayes Sud.

24 Projet de formation professionnelle, d’insertion et d’appui à l’entreprenariat des jeunes ruraux (FIDA)

(FIDA) ; (iii) Projet de développement intégré des ressources animales et aquacoles au Mali (PDIRAAM), financés par la Banque islamique de développement (BID) ; (iv) Projet de développement durable des exploitations pastorales au Sahel (PDDES), financés par la BID ; Feed the Future (FTF) financés par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ; (vi) Élevage pour la croissance économique (L4G) , financés par USAID; Mali Livestock Technology Scaling (MLTS), financés par l’USAID ; 25 (viii) PADAIC dans la zone d’Altona dans le delta intérieur du Niger, et (ix) Projet initiative irrigation Sahel (SIIP).

2.77 Les projets PAPAM, PROCEJ et WAAPP se sont investis dans les systèmes d’élevage traditionnels et améliorés. Le projet PRAPS II soutiendra principalement la santé animale, la gestion des ressources naturelles pour améliorer le disponible fourrager, l’accès au marché et l’amélioration de la résilience des populations et la gestion des crises. Les résultats de l’étude en cours sur l’inclusion financière et la finance rurale au Mali seront également utiles au projet PRAPS II. Aussi, la SFI, qui joue un rôle majeur dans la participation du secteur privé et la promotion des investissements donnent un effet levier au financement public, notamment dans le secteur de l’élevage.26

F. Leçons apprises et reflétées dans la préparation du projet

2.78 La revue des projets et programmes de développement agricoles clos et en cours financés par la Banque mondiale et/ou d’autres partenaires financiers a permis d’identifier des enseignements et/ou modèles de développement du secteur agricole et rural suivants qui ont guidé la formulation du projet :

  1. Le ciblage géographique du projet détermine la portée de son impact. La concentration des investissements dans des zones géographiques compactes permet : d’accroitre l’impact du projet ; (ii) de construire et d’asseoir une dynamique de développement avec une bonne implication des groupes cibles dans la durée ; d’assurer la durabilité des investissements grâce aux actions de consolidation des opérations subséquentes ; (iv) d’établir progressivement une dynamique de développement dans la durée ; et (v) de renforcer le partenariat avec les acteurs présents sur le terrain (les services régionaux et locaux des ministères en charge du développement du secteur agricole (Elevage, Génie rural, Recherche, Hydraulique, etc.), et les organisations professionnelles (RBM, APESS, RPPS, CNOP).
  2. Le renforcement de la maîtrise d’ouvrage du projet améliore sa performance. Les projets de développement ont souvent été confrontés à la faiblesse des capacités techniques des équipes (UCP & institutions partenaires) de mise en œuvre. Le renforcement des capacités des équipes de mise en œuvre, pour une meilleure performance des projets, nécessite un processus constructif de maîtrise d’ouvrage à

25 Les fonds de l’USAID pour les activités d’élevage dans le cadre de l’initiative FTF concernent : (i) le Projet L4G, mis en œuvre par AECOM International Développent, qui renforce les capacités techniques et organisationnelles dans les filières des bovins et de petits ruminants et (ii) le Projet FTF-MLTS, qui soutient les éleveurs dans les régions de Mopti, Tombouctou et Sikasso.

26 L’IFC apporte déjà son soutien à des sociétés privées pour le développement de filières ciblées, en particulier les filières laitière et viande rouge à proximité des centres urbains. L’abattoir de Kayes financé par l’IFC en est un bon exemple. Cet établissement ne fonctionne qu’à une capacité réduite en raison de problèmes d’approvisionnement. Un investissement dans l’engraissement des animaux lui permettrait de disposer d’animaux supplémentaires (a-t-on des exemples probants dans la sous-région d’investissements rentables préparant à la finition d’animaux avant abattage local (ici Kayes).

travers lequel elles sont formées en vue d’acquérir les compétences en matière de : (i) démarche du faire-faire adossée à des contrats de performance ; (ii) démarche-qualité ; et (iii) responsabilité technique.

5. L’approche programme favorise le développement des relations de complémentarité et de synergie entre différents projets. Le partenariat entre PRAPS I et PADELM a établi les bases du développement d’une approche programme. Le développement des relations de complémentarité et de synergie entre différents projets du secteur agricole a amélioré leurs impacts et contribué à la pérennisation des activités et acquis des différents projets du portefeuille du secteur agricole. L’approche consiste à intégrer et à fédérer les projets dans un cadre cohérent d’intervention permettant une planification concertée des activités et des financements de manière à garantir un déploiement territorial harmonieux, une meilleure gestion/valorisation des ressources humaines disponibles, la cohérence dans les approches et outils d’intervention et un suivi évaluation efficace. L’approche programme permet de renforcer la collaboration entre projets et de maîtriser les coûts de gestion des opérations grâce aux économies d’échelle possible avec la mutualisation de certaines fonctions telles que la coordination des projets, le suivi-évaluation, et la gestion fiduciaire (gestion administrative, financière et comptable, et l’acquisition des biens, travaux et services).

4. Le développement du pastoralisme est facteur d’intégration régionale et de développement de la résilience. La recrudescence des crises au Sahel met en évidence le fait qu’il ne s’agit pas de crises limitées et circonscrites appelant des réponses conjoncturelles, mais d’une crise structurelle qui impose de donner aux populations rurales, particulièrement vulnérables, les moyens de résister par elles-mêmes aux aléas et aux chocs. Des investissements adéquats et sur le long terme, dans la résilience des ménages aux effets du changement climatique et à la fragilité des écosystèmes permettent de réduire considérablement les coûts de l’aide d’urgence, et contribuent, à rompre le cycle des famines. La mise en œuvre de PRAPS I, en particulier, l’appui au dialogue transfrontalier sur les thématiques ‘‘sécurité de la transhumance transfrontalière’’, ‘‘commerce transfrontalier’’ et ‘’aménagement du territoire’’ a prouvé que pour remédier durablement à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle que connaît le Sahel, il faut : (i) développer la résilience au changement climatique ; et (ii) promouvoir l’intégration régionale. Le Sahel est un espace d’interdépendances et de complémentarités, au sein duquel, les pays doivent agir de manière concertée et solidaire. Ils doivent mette en œuvre des approches intégrées et inclusives mettant plus en avant la dimension régionale des enjeux alimentaires et nutritionnels. Ainsi, l’approche multinationale retenue pour ce programme est pleinement justifiée dans le sens où les pays sahéliens appartiennent à des zones agroécologiques similaires subissant, de façon simultanée, des périodes de sécheresse et d’autres catastrophes naturelles récurrentes avec un flux de migration transfrontalière important d’une frange importante de sa population composée de pasteurs et d’agropasteurs. La Banque a soutenu les États membres du CILSS dans le cadre de PRAPS I selon une approche intégrée, multisectorielle et multinationale.

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